Yan Qing Quan - 燕青拳

 

Nous nous attaquons là à un style d'une grande richesse martiale, culturelle, et mythique...

Certains aimeraient faire remonter le style à Shaolin... Shaolin ayant compilé énormément de style. On peut affirmer sans aucun problème que la majorité des styles ont été préservés à Shaolin, mais cela ne veut pas dire qu'ils ont été créés à Shaolin. Cependant, comme nous le verrons par la suite, le premier grand maitre officiellement reconnu aurait séjourné dans un temple Shaolin.

 

Yan Qing le Prodige...

 

Les premières traces "brutes" de ce style sont transmises par la tradition orale à partir de la dynastie des Song du Sud, du Xe au XIIe siècle. La première pierre à l'édifice commence avec un lettré du nom de Luo Ye 罗烨 et son roman Propos du vieil ivrogne 醉翁谈录En effet, à cette époque les conteurs étaient des témoins très importants. Ils avaient une connaissance des chroniques dynastiques, des poésies et de différentes histoires reflétant la vie du quotidien qui représentaient une véritable mine d'or pour eux et pour les compilateurs de ces contes...

À partir de là commence l'une des histoires les plus "extraordinaires" de la littérature chinoise entrainant avec elle celle du Mizong Quan...

Il faudra attendre Apologie de Song Jiang et de ses trente-cinq compagnons 宋江三十六人起義. C'est alors qu'apparait Yan Qing 燕青, le 36e compagnon céleste... Les bases du roman commencent à être constituées au début de la dynastie mongole des Yuan et la légende se précise lors de cette dynastie, notamment sous l'essor du théâtre-opéra. J'en profite pour préciser que c'est sous cette dynastie que l'accompagnement musical rentre dans le théâtre chinois vers 1300. Prés de 300 ans avant le premier Opéra occidental Orfeo de Monteverdi....

Yan Qing est un des 108 brigands d'un des 4 romans extraordinaires 四大名著 de la littérature chinoise : Au Bord de l'Eau 水滸傳. Dans le roman, il est surnommé "Le prodigieux". Il est redouté pour son maniement du bâton et il est aussi un combattant redoutable. En effet, il est respecté par l'un des plus dangereux compagnons célestes, Li Kui 李逵. Ce qui donne lieu, d'ailleurs, à des passages très agréables dans la lecture du livre (le gros bourrin et ses deux haches avec le joueur de flute raffiné...). Yan Qing est aussi reconnu pour son maniement de l'arbalète et de l'arc. Bref un combattant martial accompli.

Bien entendu, un style aux racines aussi profondes s'est développé fortement et la boxe Yan Qing - Mizong (autre nom de cette boxe) est une boxe très complète utilisant des formes complexes de Hong Quan, Tang Lang, Baji Quan, Bagua et Taiji pour faire simple...À la Tanière, nous ne travaillons que 3 formes différentes de Yan Qing. En effet, suite aux conseils de Maitre Jung, nous avons proscrit les autres formes apprises.

 

Sun Tong la jambe d'acier

Par la suite, le développement et la propagation du Yanqing Quan peut être attribué à Sun Tong 孙通 (1772-1882) Sun Tong est un natif de Tai'an 泰安 dans le Shandong. Il est né en 1722 et pratique depuis sa plus jeune enfance les arts martiaux. Il déménage à Yanzhou 兖 州 dans la région de Jining du Shandong et aurait développé avec un dénommé Zhang sa pratique martiale. Après dix ans de pratique, il est surnommé par son Maître Sun la jambe d'acier. Par la suite, il repart à la recherche d'autres Maîtres. Après de nombreuses années, il s'installe dans un monastère Shaolin pour développer encore sa pratique. Là, il y aurait obtenu le surnom de Sun Tong l'incroyable jambe d'acier. Par la suite, il aurait tué accidentellement Zhang Yulan 张玉兰, une des filles de Zhang. Rongé par le remords, il se serait installé dans le village Yaoguantun 姚官屯 de Cangxian 沧县 dans le Hebei. Sun Tong aurait enseigné à environ une centaine d'étudiants et en aurait eu cinq particulièrement brillants: Chen Guangzhi 陈广智 (son fils), Chen Shan 陈善, Zhang Yaoting 张耀庭, Wang Jiwu 王继武, Yang Hongbao 杨鸿宝.

Dans la lignée officielle se rajoutent les maitres suivants :
Zhao Mingmao 赵明茂, Zhou Changchun, Li Shi 李实, Lu Zhanao 吕占鳌, Sun Sijing 孙思敬, Yu Changsheng 于长生, Yu Tongbo 于同波 et Yu Wu 于五.

 

Descendance qui intéresse la Tanière du Roi Singe

Comme beaucoup de styles traditionnels, les ramifications du Mizong Quan sont actuellement très vastes et chaque Maitre y a incorporé sa petite touche personnelle. Concernant le style pratiqué à la Tanière, nous nous intéresserons à la lignée de Chen Guangzhi.

Chen Guangzhi 陈广智 aurait consacré beaucoup de son temps aux affaires, ce qui confirmerait la forme de remord de son père à enseigner à son propre fils un art de tuer (souvenons-nous de l'histoire de Zhang Yulan). Comme il n'eu pas de fils, il passe le flambeau à son neveu Chen Yushan 陈 玉山, l'héritier principal. De là se serait créée une petite confrérie d'Art Martiaux intégrant principalement Chen Yushan, Jiang Detai et Yang Kunshan 杨 昆山. Chen Guanzhi ne pratiquant pas assidument de par sa raison sociale, il est fort à parier qui'ils apprirent avec différents frères de pratique de Chen Guangzhi.

Chen Yushan 陈 玉山 devient donc un des principaux maîtres de Yanqing Quan. lI avait un grand nombre de disciples et avait la responsabilité de la diffusion de la Boxe Yan Qing. Il a enseigné à ses fils Chen Fengqi 陈凤岐 (1905-1998), Chen Fengkui 陳風魁 (1888-1960), Chen Youliang, Chen Fengyi 陳 風 儀. Il a eu aussi d'autres disciples reconnus comme: Liu Junling, Lu Jinsheng, Zhao Tongen, Zhao Jinglan, Zhou Yuxiang, Li Yuanzhi, Li Yuan Qi, Jiang Detai, Jiang Rongqiao...

 

Chen Fengqi 陈凤岐 le petit singe blanc hu

Fils de Chen Yushan, renommé pour ses mouvements rapides et agiles. À l'âge de 13 ans, il intègre toutes les boxes de sa famille. Son père décide donc de lui faire rencontrer d'autres oncles et maîtres d'arts martiaux pour améliorer sa pratique. Pendant son adolescence ses différents professeurs sont surpris  de sa capacité d'assimilation et de sa rapidité de mouvement sans perdre en précision. On lui donne alors le surnom de petit singe blanc.

En 1931, il est félicité par l'Institut National des Arts Martiaux de Zhongyang à Nanjing. Impliqué dans le KMT, il revient à Cangzhou pour cultiver les champs sous la période Mao. Petit à petit, il se lance dans la diffusion de son style et attire de nombreux grands maitres. Il ne serait pas étonnant que ces maitres soient, eux aussi, dans la région pour des raisons politiques. En effet, parmi eux, on retrouve Tong Zhongyi, fils d'une famille prestigieuse de militaires qui était un pratiquant de Liuhequan et surtout un des plus grands lutteurs de Shanghai à la fin des années 20

 

(under construction...)

(Liu Yuchun (Tongbeiquan), Fu Wanxiang (8 Immortels) et Li Shunan (Bajiquan / Piguaquan). Il a amélioré ses compétences dans Shuaijiao (Lutte), Zuibaxian (8 Immortels), Miao Dao (Sabre feuille de saule), Piguaquan et plus encore. De cette manière, il a fait beaucoup d'efforts pour non seulement préserver Yanqingquan mais le compléter avec de grands moyens d'autres système Work in progress...

En 1931, il réussit facilement les examens de l'Institut National des Arts Martiaux de Zhongyang à Nanjing, plus tard impliqué dans la formation de l'armée et après avoir été désillusionné par le KMT à l'époque pour se concentrer sur les questions internes plutôt que la protection contre les invasions étrangères Japonais), en consultation avec son père, il est retourné à Cangzhou pour aider à l'agriculture et de promouvoir les arts martiaux parmi sa communauté locale.Un prodige martial il a reçu des instructions de nombreux experts tels que Tong Zhongyi (Liuhequan), Liu Yuchun (Tongbeiquan), Fu Wanxiang (8 Immortels Boxing) et Li Shunan (Bajiquan / Piguaquan). Il a amélioré ses compétences dans Shuaijiao (Lutte / takedowns), Zuibaxian (Drunken 8 Immortels Boxing), Miao Dao (Sabre feuille de saule), Piguaquan et plus encore. De cette manière, il a fait beaucoup d'efforts pour non seulement préserver Yanqingquan mais le compléter avec de grands moyens d'autres systèmes.En 1931, il réussit facilement les examens de l'Institut National des Arts Martiaux de Zhongyang à Nanjing, plus tard impliqué dans la formation de l'armée et après avoir été désillusionné par le KMT à l'époque pour se concentrer sur les questions internes plutôt que la protection contre les invasions étrangères Japonais), en consultation avec son père, il est retourné à Cangzhou pour aider à l'agriculture et de promouvoir les arts martiaux parmi sa communauté locale.Un prodige martial il a reçu des instructions de nombreux experts tels que Tong Zhongyi (Liuhequan), Liu Yuchun (Tongbeiquan), Fu Wanxiang (8 Immortels Boxing) et Li Shunan (Bajiquan / Piguaquan). Il a amélioré ses compétences dans Shuaijiao (Lutte / takedowns), Zuibaxian (Drunken 8 Immortels Boxing), Miao Dao (Sabre feuille de saule), Piguaquan et plus encore. De cette manière, il a fait beaucoup d'efforts pour non seulement préserver Yanqingquan mais le compléter avec de grands moyens d'autres systèmes.
 

 

Réflexions Perso

 

L'association de la Tanière du Roi Singe a pour but de faire la passerelle entre deux cultures. Je pars du principe que l'on ne peut comprendre un style ou un concept martial asiatique si l'on n’en possède pas quelques clés. La remise en question est fondamentale dans la pratique de la Tanière. Il est important de comprendre qu'un pratiquant asiatique, lorsqu'il pratique le Yan Qing Quan, entretient le mythe du grand guerrier légendaire Yan Qing...

 

On constate très facilement à la vue de cette 3e génération de pratiquants que l'enseignement y est très ouvert. On peut en conclure.que la boxe Yan Qing fait partie de ces boxes qui ont préféré diffuser leur style plutôt que de les enfermer au sein d'une famille ou d'une confrérie.
 

Il semblerait que beaucoup de grands maîtres de styles "externes" soient passés par la boxe du singe. Les correspondances que l'on peut trouver dans la boxe de la mante religieuse (selon le style pratiqué : Positions très basses combinées avec des attaques de main très variées) ou encore la boxe de l'ivresse nous montrent bien que la technique du singe est un plus. En effet, il n'y a pas mieux pour développer la tonicité, la souplesse et la fluidité tout en faisant un énorme travail de musculation de la partie inférieure du corps.